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CHAPITRE 3

Les fabrications

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Ci-dessus :

Illustration d’un authentique savoir-faire : cette couronne dentée de 6 mètres de diamètre, destinée à entraîner un four à ciment pour le compte de l’entreprise Polysius. La réalisation de cette pièce très technique nécessita la coulée simultanée de deux demi-couronnes qui furent ensuite assemblées.

Traceur : Gilles Gérard.

De la construction des fours à pyrites à Lens à partir de 1879 jusqu’aux dernières coulées de fonte à Achicourt en 1987, l’entreprise Bracq-Laurent a accompagné, en France et bien au-delà des frontières, le développement de nombreuses entreprises industrielles toutes activités confondues. Pendant plus d’un siècle d’existence, ce fleuron de l’économie artésienne, réputé pour la modernité de ses installations et le savoir-faire de son personnel, a construit les matériels 
d’équipements, des plus élémentaires aux plus sophistiqués. Ainsi, des ateliers d’Achicourt sont sorties des pièces de toutes tailles et de grande précision, pesant parfois plusieurs dizaines de tonnes. Certaines étaient destinées aux Houillères Nationales, d’autres pour les plus grands noms de la chimie, des travaux publics, de la verrerie, de l’automobile, des industries mécaniques, de la machine-outil ou encore de la métallurgie. Bracq-Laurent joua aussi et surtout un grand rôle dans le domaine de l’hydraulique, en devenant notamment le premier sous-traitant de l’illustre fabricant Bergeron, pour qui elle réalisa des matériels de toutes natures : pompes, vannes, tuyauterie… L’entreprise d’Achicourt s’affirma également, dès la fin des années 1950, comme l’un des partenaires essentiels de l’industrie nucléaire. On lui doit de nombreux blindages en fonte et tant d’autres équipements très complexes…

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Ci-dessus :

Cuve destinée à l’industrie chimique, avant son expédition. On y distingue à son pied, de gauche à droite : Usmé Dauphin (chef de l’atelier fonderie), Fernand François (chef de l’atelier de mécanique) et Émile Bracq.

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Ci-dessus :

les ateliers entre les deux guerres.

Les fabrications d'avant 1940

 

Très vite après sa renaissance à Achicourt dans les années 1920, l’usine Bracq-Laurent est en mesure de fabriquer des pièces très complexes et de grandes dimensions. Certaines pouvant peser plus de 30 tonnes ! Entre autres fabrications, l’entreprise fournit
 alors ses fameux fours à pyrite et des cuves aux industriels de la chimie, du matériel sophistiqué au fabricant de ciment Polysius, et même (certes pendant très peu de temps) des obus en fonte à l’armée française. De sa construction, jusqu’aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise fonctionne avec les mêmes équipements 

(ponts roulants de grande taille, machines-outils). Pendant cette période, les ateliers sont éclairés par de longues verrières qui disparaîtront ensuite en partie, la toiture étant occultée au moment de sa réparation. Les quelques rares photos témoignant de cet entre-deux-guerres étaient exposées dans les salles d’attente de Bracq-Laurent jusqu’à la fermeture de 1987.

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Ci-dessus :

Au premier plan, Fernand François avait succédé à son père, Ferdinand, comme chef de l’atelier de mécanique.

Ci-dessus :

Les ateliers fonderie et construction mécanique étaient déjà très complémentaires dans la première partie du XXe siècle et leur savoir faire

reconnu dans de nombreux milieux industriels, comme le montrent la diversité et la complexité des pièces fabriquées à Achicourt à cette époque.

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Les pompes d’ANNABA

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Les installations hydrauliques

Évènement important au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour Bracq-Laurent : Louis Bergeron, le grand spécialiste français des pompes et vannes hydrauliques se tourne vers l’usine d’Achicourt pour sous-traiter la fabrication de toutes les pièces entrant dans leur composition.

Stratégie très novatrice à l’époque, la Maison Bergeron maîtrise la conception, les études et le montage sur site des “installations élévatoires”, ainsi que la supervision des fabrications proprement dites. Ce partage des tâches dure plus d’une quarantaine d’années. Bracq-Laurent devient peu à peu le fournisseur privilégié de Bergeron. Ce partenariat industriel étroit 
s’accompagne de nombreuses évolutions 
technologiques dans les ateliers d’Achicourt.

Celles-ci ont permis dans le même temps la réalisation d’équipements pour de grands chantiers régionaux : le canal du Nord, l’écluse de Mardyck, aboutissement de la liaison fluviale Valenciennes/Dunkerque au grand gabarit.

Ci-dessus et ci-dessous :

Ce jour-là deux clients (Bergeron et Krebs) sont venus constater l’avancement de leur matériel destiné à un important complexe industriel à Annaba (Algérie). Il s’agit de pompes hydrauliques, parmi les plus grosses réalisées en fonderie…

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Ci-dessus :

Dans l’atelier de construction mécanique, de gauche à droite, messieurs Pierre Bracq, Capron (adjoint au chef d’atelier), Fernand François (chef d’atelier) et Émile Bracq.

Bergeron

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Ci-dessus :

Deux pompes centrifuges à axe vertical et trois pompes multicellulaires à haute pression. Ajusteur-monteur : Augustin Dhénin.

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Ci-dessus :

Pompe de circulation à volute béton. D’un débit de 40m3 seconde, elle est destinée au refroidissement des condenseurs de centrale électrique. Bracq-Laurent en a fabriqué pour toutes les centrales nucléaires françaises.

Ci-dessus :

Différents modèles de pompes fabriquées pour le compte de Bergeron.

Canal du Nord

Ci-dessus :

Chacune des 19 écluses du canal du Nord est équipée d’une station de pompage munie de deux pompes hydrauliques. Dans les années 1960, la plupart d’entre elles ont été coulées, usinées, assemblées et montées dans les ateliers.

Pour honorer ce marché, Bracq-Laurent a procédé à de nombreux investissements en matériels. Ci-dessus à droite, on reconnaît M. Capon (adjoint au chef d’atelier) et à ci-dessus à gauche Fernand François (chef de l’atelier de construction mécanique).

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Mardyck

144 mètres de long, 12 mètres de large et 4,50 mètres de profondeur… l’écluse de Mardyck est la dernière avant la mer, sur le canal à grand gabarit qui relie Valenciennes à Dunkerque. Son rôle est de faire passer les navires de l’eau douce à l’eau salée. Les pompes de sa station de pompage, fabriquées à Achicourt, ont entraîné une importante évolution de l’atelier chaudronnerie de Bracq-Laurent, qui a dû se tourner vers de nouveaux moyens de soudage.

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Ci-dessus :

En cours de montage à Achicourt.

Ci-dessus :

Dans la station de pompage de l’écluse de Mardyck.

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Ci-dessus :

Dispositif d’ouverture de château pour le déchargement à sec à l’atelier T∅. Ajusteur monteur : Patrick Simon.

La Hague

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Ci-dessus :

La Hague: piscine de stockage de combustibles en provenance de centrales françaises et étrangères.

© AREVA NC

L’industrie nucléaire

Bien avant de devenir un fournisseur important de l’usine de retraitement des combustibles de La Hague, les Ets Bracq-Laurent avait déjà accumulé une forte expérience dans les matériels pour l’industrie nucléaire, notamment pour les centres de Marcoule, Saclay, Fontenay, ou EdF. Dès la fin des années 1950, et au delà, on y réalisait de nombreux équipements tels que des protections biologiques en fonte, fixes ou mobiles, des portes et trappes blindées, etc. Le développement de la filière du retraitement des combustibles, lié à l’accroissement du nombre de réacteurs mis en service, conduit à la montée en puissance de l’usine de La Hague. Bracq-Laurent accompagne ce développement, et élargit ses compétences vers des réalisations de plus en plus complexes. Ses capacités d’étude et de réalisation, ses moyens de production, sa réactivité face aux demandes, la qualité de ses fabrications sont vivement appréciés.

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Ci-contre :

Arrivée d’un château (conteneur de transport d’éléments combustibles), de plus
de 100 tonnes, sur son “Lorry” à l’entrée du bâtiment 
T∅ pour y être déchargé.

Ci-dessous :

Tous les lorries (wagons plate-formes) pour recevoir et stocker dans leur “château” les éléments combustibles ont été étudiés et fabriqués par Bracq-Laurent.

© Clichés : Cogéma

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Les fabrications de Bracq-Laurent sont très présentes à de nombreux endroits de l’usine de retraitement de La Hague : batardeaux mobiles d’étanchéité pour isoler un bassin d’un autre, vis de protection biologique de 30 ou 50 centimètres dans les circuits de ventilation…

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CEA

Cliché: CEA

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Ci-dessus :

Pour La Hague: ensemble de protections biologiques en fonte de plus de 100 tonnes intégré dans “le saut de puce” entre NPH et piscine C.

Ci-dessus :

Cages de transport et de stockage de produits radioactifs

pour les service des transports spéciaux du Commissariat à l’Énergie Atomique.

© AREVA NC

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Ci-dessus :

Transport exceptionnel pour la livraison de ce plateau de distribution à Rouen. À droite à l’arrière plan, messieurs Émile Bracq et Marcel Maquet.

L’industrie chimique

 

Depuis les fours à pyrites conçus par Émile Bracq à la fin du XIXe  siècle, les industries chimiques ont toujours été une cible privilégiée des Ets Bracq-Laurent.Les commandes qu’honorait l’usine faisaient travailler quasiment l’ensemble des ateliers. À commencer par la fonderie d’où sortaient des matériels en fonte capables de résister aux acides. Furent ainsi coulés et usinés des tuyauteries, cuves et bacs pour recevoir, stocker et distribuer l’acide sulfurique. La plupart de ces pièces étaient destinées à des grands noms de la chimie: Kuhlmann, Saint-Gobain, La Compagnie Française des Matières Colorantes…Vers la fin des années 1950, Bracq-Laurent commença à fabriquer des équipements en acier inoxydable,matériau émergeant à l‘époque. L’entreprise investit alors beaucoup dans de nouveaux matériels et dans la formation des hommes.

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Les industries mécaniques

 

Tout au long de son histoire, l’entreprise Bracq-Laurent a beaucoup oeuvré pour les industries mécaniques. Ce secteur d’activité avait de gros besoins en équipements capables de transmettre de fortes puissances dans ses process industriels. Parmi les nombreuses et imposantes pièces qui sortirent des ateliers de l’usine d’Achicourt : des carters de réducteurs, broyeurs, concasseurs, matériel de laminoirs… Bracq-Laurent fut ainsi le fournisseur de clients aussi prestigieux que les Houillères Nationales, La Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire, Heurtey, Engrenage et Réducteurs, Polysius, Krebs…

Ci-dessus :

Autre modèle de broyeur pendulaire destiné cette fois à la Société Swelo (Hollande).

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Ci-dessus :

Un carter pour gros réducteur.

Ci-dessus :

Différents exemples des bâtis, des tables, des traverses, des montants, des raboteuses fraiseuses de grande capacité.

Des pièces pouvant peser plus de 35 tonnes !

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Ci-dessus :

Deux montants et une traverse de raboteuse fraiseuse.

Les pièces de machines-outils lourdes

 

Les pièces à réaliser pour Les Constructeurs Français de Raboteuses Fraiseuses étaient si importantes en termes de taille ou de volume de commande, que les dirigeants de Bracq-Laurent décidèrent de doubler la surface des chantiers de moulage en fonderie. Ce grand fabricant de machines-outils lourdes devait lui-même répondre aux besoins énormes de son principal client qu’était l’industrie aéronautique. Dès qu’il lui était demandé des équipements hors normes, il se tournait naturellement vers les savoir-faire des Ets Bracq-Laurent pour la fourniture de ses composants en fonte.

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Ci-dessus :

Dans les années 1950, le portail d’origine de l’usine s’avérait déjà insuffisant pour le transport routier des grandes pièces. La création d’un nouveau portail a permis de pratiquement doubler sa largeur.

Autres fabrications

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Ci-dessus :

Tapis élévateurs entrant dans la fabrication de pneumatiques, commandés par les usines Michelin de Clermont-Ferrand.

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Ci-dessus :

Contrepoids d’engins de travaux publics construits pour de nombreux clients. Parmi les principaux : Liebherr, Caterpillar, Caillard…

Les principaux clients de Bracq-Laurent :

Installations Hydrauliques

• Bergeron

• Rateau

• Virax

• Delas

Industries de la Verrerie

• Saint Gobain Vitrage (Thourotte, Beaucaire, Longjumeau…)

• SOVIS

• Boussois

Industries Métallurgiques

• Fives Lille Cail

• Stein et Roubaix

• Compagnie Royale Asturienne des Mines

• Demag

• Siemag

Matériels de travaux publics

• Liebherr

• Caterpillar

• Caillard

Industrie automobile

• PSA

• Michelin

• Schuler

• Müller

Industries chimiques

• La Carbonique Française

• Compagnie Française des Matières Colorantes

• Kuhlmann

• Péchiney

• Saint Gobain Chimie

• Technip

• Office National Industriel de l’Azote

• Poudreries Nationales

Industries mécaniques

• Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire

• Engrenage et Réducteurs

• Heurtey

• Somenor

• Houillères Nationales

• Neyrpic

• Venot-PIC

• Polysius

• Krebs

Industries de la Machine Outil

• Liné

Industrie Nucléaire

• Commissariat à l’Energie Atomique (Marcoule, Saclay, Fontenay-aux-Roses etc.)

• Cogéma

• Saint Gobain Nucléaire

• EDF

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